crises d'angoisse

Les crises d’angoisse : comprendre, gérer et prévenir

Les crises d'angoisse : comprendre, gérer et prévenir

Comment gérer une crise d'angoisse efficacement : stratégies utiles et techniques performantes pour mieux les gérer à court et à long terme

Les crises d’angoisse également nommées attaques de panique lorsqu’elles sont aiguës, se manifestent par des épisodes imprévisibles d’anxiété intense. La Haute Autorité de Santé (HAS, rapport de Mars 2021), estime qu’une personne adulte sur cinq, vit une attaque de panique ou un trouble anxieux au cours de sa vie.

Se sentir anxieux ou stressé par moment, peut arriver à tout le monde de façon tout à fait normale. Au contraire, les attaques de panique ou crises d’angoisse sont bien plus paralysantes et incontrôlables. Cumulant des symptômes physiologiques, comportementaux et psychologiques, les crises d’angoisses peuvent être ponctuelles, ou se manifester à répétition dans le cadre d’un trouble panique (pathologie reconnue handicapante par l’Assurance maladie).

Dans cet article, nous allons examiner de plus près les causes de ces crises d’angoisse, puis nous verrons quelques stratégies utiles et techniques performantes pour apprendre à les gérer efficacement et les prévenir quotidien.

Comprendre les crises d'angoisse pour mieux les gérer

symptomes anxiété - crises d'angoisse

Définition de la crise d’angoisse

Les crises d’angoisse et les attaques de panique sont des troubles anxieux responsables d’une détresse importante et ayant un impact significatif sur la vie quotidienne d’une personne.

Ces crises anxieuses sont des épisodes d’inquiétudes extrêmes et/ ou d’anxiété intense qui surviennent soudainement. En effet, elles apparaissent généralement de manière imprévisible et ne semblent pas avoir de motif logique apparent. Ces épisodes sont particulièrement effrayants et débilitants (c’est-à-dire épuisants et décourageants).

La crise de panique est limitée dans le temps, elle varie de quelques minutes à une heure, et sa durée moyenne est estimée à 25 minutes. Pendant ce laps de temps, la personne en crise a l’impression de perdre complètement le contrôle de la situation, à causes de des symptômes qu’elle subit.

Les symptômes de la crise d’angoisse

Ces épisodes de crises d’angoisse provoquent des symptômes physiologiques, respiratoires, nerveux ou digestifs.

  • Des symptômes physiologiques comme des palpitations cardiaques, une tachycardie, des douleurs physiques sont souvent ressentis lors d’une attaque de panique.

  • Des symptômes respiratoires tels qu’une gêne thoracique, une hyperventilation, une difficulté à respirer, une sensation d’étouffement ou de suffocation, sont également des symptômes courants d’une crise d’angoisse.

  • Des symptômes nerveux se manifestent régulièrement durant une crise d’angoisse : des frissons ou des bouffées de chaleur, une sudation excessive avec la sensation de sueurs froides, des tremblements, des vertiges, un étourdissement.

  • Des symptômes digestifs comme des douleurs digestives, une sensation nauséeuse pouvant aller jusqu’à des vomissements sont également repérés lors d’une attaque de panique.

  • Les crises d’angoisse s’accompagnent généralement aussi de symptômes psychologiques tels que la sensation de perte de contrôle (avec une peur de folie imminente), des sentiments de détachement ou de déréalisation (désignant une perte du lien avec la réalité, une sensation d’être détaché de son corps tétanisé), ainsi qu’une sensation de danger imminent (voire même parfois d’une impression de mourir). Ces symptômes psychologiques entretiennent l’angoisse intense et soudaine ressentis durant la crise.

Les réactions face aux symptômes de la crise d’angoisse

La manifestation de ces symptômes accroît rapidement l’effroi de la personne lors de la crise d’angoisse. Cette personne peut ainsi réagir de différentes façons face à cette crise. Voici les réponses les plus usuelles et nous verrons plus bas dans cet article, une autre façon de réagir pour gérer cette situation. La personne peut tenter de fuir le lieux déclencheur de la crise en le considérant comme dangereux pour sa survie, elle peut être très agitée et incohérente. Elle peut aussi tenter de demander de l’aide autour d’elle ou bien à l’inverse être dans une inhibition importante pouvant aller jusqu’à une sidération (blocage total et sensation de ne plus pouvoir bouger).

Les explications neuro des symptômes de la crise d’angoisse

Les symptômes de l’attaque de panique sont des manifestions physiques qui correspondent aux réflexes archaïques de survie. En effet, lorsque l’on ressent un danger imminent, le système nerveux répond automatiquement par une préparation à la fuite ou au combat. Voici ce qu’il se passe.

réponse combat fuite lors de crises d'angoisse

Lors d’une situation stressante, l’amygdale (le siège des émotions dans le cerveau), génère un message d’alerte à l’hypothalamus (responsable de la transmission des informations au corps). Le système nerveux est ainsi stimulé et produit de l’adrénaline en grande quantité, afin de préparer le corps à réagir à cette situation stressante. Instinctivement, le corps peut réagir par une réponse de type combat ou de type fuite, face à un danger. C’est pour cette raison que l’adrénaline produite accélère le rythme cardiaque et la respiration. Les taux de sang et d’oxygène sont ainsi plus importants dans les zones musculaires, pour rendre le corps capable soit de courir plus vite, soit de frapper plus fort. Il s’agit d’un mécanisme lié à la survie, c’est l’instinct primitif qui prend le dessus dans ces situations où la vie pourrait être en péril. Ce mécanisme est automatique dans le cerveau et totalement normal. C’est le cas pour chacun d’entre nous.

Dans le cas des attaques de panique, cette réaction somatique est trop importante par rapport au danger de la situation. Le cerveau semble être en difficulté à évaluer les notions de risque, de danger et de menace. Il n’est plus en capacité (pour le moment et de manière non définitive) de discerner le danger réel immédiat, d’une situation stressante n’impliquant pas la survie. Ainsi la réaction psychosomatique est bien trop puissante relativement à la situation et la personne se retrouve donc en sensation de malaise.

L’agoraphobie : de la crise d’angoisse à la phobie

Les crises d’angoisse peuvent être déclenchées par des événements stressants de la vie, comme un conflit ou l’impression de ne pas se sentir compris au sein d’une relation compliquée, mais elles peuvent également apparaitre sans origine apparente (et en l’absence de menace ou de danger réel).

En dehors de ces épisodes anxieux, la personne est dans une peur anticipatoire permanente, parce qu’elle redoute l’apparition d’une nouvelle crise. Cette peur anticipatoire peut s’accompagner d’agoraphobie. En effet, le déclenchement d’une nouvelle crise de panique peut être tellement redouté, que certaines personnes développent une crainte de sortir de chez elles, ou d’effectuer des activités ordinaires.

L’agoraphobie se caractérise par une angoisse démesurée de la personne, de se retrouver dans des lieux ou situations dans lesquels elle à l’impression qu’elle ne pourra pas trouver rapidement d’aide adaptée, ou de moyens de s’enfuir en cas de crise de panique. Ainsi, les personnes agoraphobes craignent généralement les grandes foules, les endroits clos et privés de sortie immédiate (comme un ascenseur par exemple), et les lieux très grands pouvant induire une perte de repère. Ces endroits créent une anxiété et un sentiment de malaise pouvant déclencher une crise d’angoisse. A fort degré l’agoraphobie peut limiter fortement les possibilités de déplacement de la personne, car elle peut engendrer une peur excessive, irrationnelle et incontrôlable, lorsqu’elle s’éloigne de son domicile, qui représente sa zone de sécurité. Cette phobie provoque des comportements d’évitement de ces situations anxiogènes (qui provoquent de l’anxiété).

Comprendre les causes des crises d'angoisse pour mieux les prévenir

Il est important de comprendre les causes de ces crises d’angoisse afin de pourvoir les gérer et les traiter. Les crises d’angoisse peuvent être déclenchées par des événements environnementaux stressants, mais elles peuvent également être influencées par des éléments biologiques, génétiques et psychologiques. Voici quelques causes courantes pouvant expliquer l’apparition de crises d’angoisse.

Les éléments environnementaux déclencheurs des crises d’angoisse

Comme nous l’avons vu précédemment, les événements stressants de la vie (tels qu’une séparation, une situation d’évaluation, des difficultés financières ou relationnelles, la perte d’un emploi, le deuil, etc.) peuvent être à l’origine de crises d’angoisse. Des événements traumatiques comme un accident, le vécu d’actes deviolence ou un trouble de stress post-traumatique peuvent également accroître le développement de ce trouble anxieux.

De plus, les comportements d’appréhension de l’entourage proche de la personne lorsqu’elle est en crise, peuvent contribuer à renforcer l’anxiété ressentie.

Les éléments biologiques responsables des crises d’angoisse

Les risques de crises d’angoisse peuvent également être augmentés par des déséquilibres dans la régulation de certains messages chimiques dans le cerveau. En effet, une diminution de l’activité de certains neurotransmetteurs impliqués dans la régulation de l’humeur et de l’anxiété (tels que la sérotonine, la noradrénaline et le GABA), peut entraîner des crises anxieuses. Des facteurs biologiques comme l’hypoglycémie et la consommation de certaines substances peuvent générer ce dysfonctionnement nerveux.

Par exemple, lorsque le taux de sucre dans sang est trop bas, cela déclenche une crise d’hypoglycémie. Cette crise se repère par des symptômes physiques semblables à ceux d’une crise d’angoisse (notamment les vertiges et étourdissements, les tremblements et la sudation excessive). La régulation des messages chimiques dans le cerveau est ainsi déséquilibrée en cas d’hypoglycémie et cela peut provoquer une attaque de panique chez la personne anxieuse. De plus comme nous l’avons vu, l’apparition de certains symptômes physiologiques incontrôlables peuvent être anxiogènes et ainsi augmenter la perte de contrôle émotionnel de la personne.

Par ailleurs, la consommation d’alcool provoque également une diminution de certains neurotransmetteurs dans le cerveau, notamment la sérotonine. Comme précisé précédemment, ces messages chimiques participent à la régulation de l’humeur et de l’anxiété. En excès, l’alcool peut favoriser certaines émotions, de l’anxiété, un sentiment dépressif et peut également provoquer une crise d’angoisse.

La consommation de caféine ou de boissons et d’aliments sucrés peut également entrainer des tremblements et du stress. En effet, la caféine et le sucre contenu dans certains aliments ou boissons accélèrent le rythme cardiaque. La consommation de substances illicites telles que le cannabis, la cocaïne, etc., influencent également sur le fonctionnement du cerveau et peuvent favoriser le déclenchement d’une crise d’angoisse. Toutes ces consommations sont des éléments à la fois déclencheurs et aggravants de certains troubles anxieux.

De plus, des éléments génétiques peuvent également impacter le développement de nombreux troubles. Par exemple, les personnes ayant des antécédents de troubles anxieux dans leur famille, sont plus susceptibles de développer eux aussi des troubles anxieux, et particulièrement des crises d’angoisse.

Les éléments psychologiques provoquant des crises d’angoisse

Les crises de panique sont déclenchées par une situation stressante qui provoque des réactions physiologiques désagréables. Cette situation est identifiée par la personne comme une source de stress.

Les souvenirs s’ancrent plus facilement dans le cerveau lors de charges émotionnelles importantes. Ainsi, le souvenir d’un fort sentiment de danger et/ ou d’une peur intense, peut favoriser l’interprétation par le cerveau du caractère dangereux d’une nouvelle situation. En conséquence, l’anticipation d’une situation avec l’interprétation du cerveau d’un danger ou d’une menace, peut favoriser le déclenchement d’une crise d’angoisse. De plus, la manifestation des symptômes physiologiques au cours de la crise d’angoisse renforce l’inquiétude éprouvée et la peur de mourir.

Le vécu antérieur un événement traumatique augmente également la possibilité de subir une attaque de panique. Les phobies provoquent une peur irrationnelle persistante accompagnée d’une perte de contrôle et peuvent ainsi déclencher des crises d’angoisse.

Les antécédents de troubles dépressifs et de troubles anxieux (tels que le trouble d’anxiété généralisée, le TOC : trouble obsessionnel-compulsif, le trouble panique, les phobies, etc.) sont également un facteur de risque au développement de crises d’angoisse. L’accumulation de pensées négatives, de ruminations et depréoccupations peuvent être responsables du déclenchement de crises d’angoisse.

En effet, les troubles anxieux sont très corrélés aux épisodes dépressifs majeurs, c’est le cas pour environ 40% des patients (entre un tiers et 50% selon les médecins). Ces troubles sont co-morbides, c’est à dire que les troubles anxieux augmentent le risque de développer une dépression et qu’une dépression augmente le risque d’avoir des troubles anxieux. De plus, la consommation de médicaments (notamment de certains antidépresseurs) et d’alcool, utilisés pour lutter contre l’anxiété, peuvent au contraire l’augmenter pendant un certain temps (notamment en début de traitement pour les médicaments ou après une évolution de posologie) et ainsi, également augmenter de risque de crises.

Prévenir les crises d'angoisse fait partie du traitement sur le moyen terme

Prévenir les crises d’angoisse fait partie du traitement sur le moyen terme. Plusieurs stratégies peuvent être utiles en prévention des crises d’angoisse. Il peut être intéressant d’apprendre à gérer le stress, d’éviter les stimulants et autres facteurs aggravants et de pratiquer une activité physique et apaisante pour prévenir l’apparition d’attaque de panique. Le plus important est de pratiquer régulièrement ces stratégies préventives, d’autant plus en dehors des moments angoissants, afin que ces stratégies puissent devenir un réflexe au moment opportun. Voici quelques techniques pour réduire les risques de développer des crises d’angoisse.

Apprendre à gérer le stress pour prévenir les crises d’angoisse

Les personnes anxieuses de nature sont plus susceptibles de faire des attaques de panique. Travailler la gestion du stress au quotidien peut leur permettre de prévenir les crises. Il existe plusieurs techniques pour apprendre à gérer le stress, notamment la planification et l’organisation du temps qui permet de rassurer les personnes anxieuses.

La pratique de techniques de relaxation, de yoga ou de méditation est également une bonne technique de gestion du stress utilisée en prévention. En effet, ces méthodes sont efficaces pour calmer le système nerveux, réduire le niveau de stress quotidien et s’apaiser. Si les techniques de relaxation et de respiration profondes sontefficaces pour maitriser une crise d’angoisse sur le moment, d’autres techniques sont particulièrement plus bénéfiques lorsqu’elles sont réalisées régulièrement. En effet, pour faire de la prévention efficace, il est important de pratiquer certaines techniques quotidiennement lorsque tout va bien, il sera ainsi bien plus facile de lesappliquer lors qu’une crise.

Éviter les stimulants et autres facteurs aggravants pour prévenir les crises d’angoisse

Comme expliqué précédemment, la consommation de stimulants tels que la caféine, l’alcool, la nicotine et les substances illicites, augmentent le risque de subir une crise d’angoisse. Il est donc préférable d’éviter leur consommation ou de limiter cette dernière, pour prévenir les troubles anxieux et les attaque de panique.

Pratiquer une activité physique régulière pour prévenir les crises d’angoisse

Pratiquer une activité physique régulière est intéressant pour prévenir les crises d’angoisse et le stress de manière générale. L’effort physique permet de détendre en éliminant les hormones du stress (le cortisol et l’adrénaline) et en faisant sécréter à l’organisme des hormones de soulagement (les endorphines et la dopamine).

De plus, les réactions physiologiques que manifeste le corps durant une activité sportive, sont semblables aux symptômes de la crise d’angoisse. Cela donne ainsi une bonne occasion au cerveau de se familiariser avec ces sensations et par la suite de pouvoir mieux les gérer lors des crises d’angoisse.

Calmer et gérer une crise d'angoisse sur le moment

Lors d’une crise d’angoisse, il est recommandé d’essayer de garder son calme et de prendre des précautions pour gérer les symptômes. Voici quelques conseils et stratégies performantes pour gérer et calmer une crise d’angoisse sur le moment.

calmer crise d'angoisse

Lâcher prise et accepter la crise d’angoisse pour la calmer

La crise d’angoisse est un signal d’alerte de votre corps pour vous prévenir que quelque chose ne va pas. Lutter contre ce signal et ne pas l’écouter ne ferait que l’amplifier et donc en accentuer les symptômes. En effet, lorsqu’une crise d’angoisse survient, c’est qu’elle a été déclenchée par une cause, un événement déclencheur.

Accepter la crise consiste à admettre et à accepter cette cause. Elle peut être liée à une montée de stress ou à une autre émotion. L’acceptation de la crise de panique c’est la capacité de la personne à lâcher prise, face à ces événements qui sont hors de son contrôle. Les professionnels de santé conseillent généralement de ne pas lutter contre une crise d’angoisse.

La répétition d’affirmations positives, lorsqu’une crise d’angoisse ou une attaque de panique survient, peut apaiser les sentiment d’effrois, d’impuissance et de désespoir. Elles peuvent être intéressantes pour gagner une sensation de reprise de contrôle sur la crise et rassurer la personne en s’appuyant sur des valeurs de :

  • Sécurité : « Je ne suis pas en danger » ; « Tout va bien » ; « Je suis en sécurité »
  • Confiance en Soi : « Je sais que je suis capable de surmonter cette attaque de panique »

  • Rationalisation : « Il s’agit d’un épisode anxieux. Comme toujours il ne durera pas éternellement, il va s’arrêter et tout ira mieux » ; « ça va passer dans quelques minutes ».

affirmations positives

La respiration profonde et la relaxation consciente pour calmer les crises d’angoisse

La pratique d’exercices de respiration profonde et de techniques de relaxation favorisent une réduction des symptômes de l’anxiété ainsi qu’une meilleure gestion de ces derniers. Ces méthodes conscientes sont fortement recommandées pour prévenir les crises d’angoisse et le stress de manière générale. En effet, les activités d’inspiration et d’expiration profondes et contrôlées, permettent de modérer le rythme cardiaque et de relâcher les muscles par la réduction du stress. Le ralentissement de la respiration est de loin la méthode la plus efficace et la plus rapide, en terme de gestion du stress et d’apaisement d’une crise d’angoisse. Un simple exercice de respiration consciente contribue à atténuer les symptômes physiques et à diminuer le temps de la crise d’angoisse. En effet, lors d’une attaque de panique, la respiration s’accélère ce qui contribue à amplifier les symptômes et la sensation d’étouffement. La concentration sur la reprise de contrôle du rythme respiratoire est apaisante lors d’une crise d’angoisse. Ces exercices sont faciles à mettre en place.

Il est important d’essayer de se concentrer sur la respiration, de prendre de profondes inspirations pendant plusieurs secondes et de retenir son souffle pendant quelques instants avant d’expirer lentement pour aider à réduire la fréquence cardiaque et à détendre les muscles. La répétition de ce processus apaise rapidement la respiration.

La distraction du cerveau pour calmer les crises d’angoisse

Pendant une attaque de panique, il peut être utile de distraire son cerveau en se concentrant sur autre chose. Nous l’avons vu, la respiration est une bonne idée. Toutefois, cet exercice peut sembler difficile pour quelqu’un en état de panique. Une autre possibilité de distraction de l’esprit (comme : compter à rebours à partir de 100, réciter l’alphabet à l’envers ou nommer tous les lieux sécurisants dans lesquels vous aimer vous rendre), peut aider à réduire les symptômes psychologiques en détournant l’attention du sujet de l’anxiété.

La stimulation sensorielle est un autre moyen de distraction. Il est possible de se concentrer sur un objet ou un souvenir sécurisant, une odeur ou une musique agréable, ou encore un aliment réconfortant. Ces objets sécurisants peuvent aider à créer une routine apaisante émotionnellement, pour calmer une crise d’angoisse.

La pleine conscience est un autre moyen d’occuper le cerveau pendant un état critique. Elle correspond à un état de conscience et de présence de Soi, dans le réel du moment présent et actuel, en ayant connaissance de ses pensées, de ses perceptions et de ses émotions, sans les juger.

Rester dans le moment présent pendant une crise d’angoisse, c’est accepter de ressentir ses pensées et ses émotions, en sachant que ce n’est qu’un moment et qu’il ne va pas durer éternellement. De plus, en essayant de rester centré sur le moment présent, cela peut aider à détourner l’attention de l’objet anxiogène. Décrire l’environnement dans lequel nous nous trouvons par les cinq sens est une méthode de distraction du cerveau lors d’une crise de panique, par exemple en nommant ce que l’on peut voir, les objets autour de nous, les odeurs que l’on peut sentir, les sensations, etc.

Les stratégies performantes pour gérer et calmer une crise d'angoisse sur le moment

Nous avons vu plusieurs méthodes et stratégies performantes pour calmer et gérer une crise d’angoisse sur le moment : le lâcher prise et l’acceptation de la crise, les affirmations positives rassurantes, la pratique d’exercices de respiration profonde et de relaxation consciente ou encore la distraction mentale.

Pendant une crise d’angoisse, il est généralement conseillé d’essayer de rester calme. Toutefois, il est difficile de penser au cours de la panique. Je vous conseille donc de choisir parmi toutes ces astuces, celle(s) qui vous conviennent le mieux afin de les avoir en tête au moment de la crise.

Pour gérer et calmer une crise d’angoisse sur le moment, lutter contre n’est pas une bonne idée. Il est plus efficace de lâcher prise et d’accepter la crise. Pour la calmer rapidement et sereinement, la respiration profonde, la relaxation consciente et la distraction du cerveau sont des méthodes efficaces.

Le traitement des crises d'angoisse sur le moyen terme

Les crises d’angoisse sont traitables, il est possible de s’en défaire et de les soigner sur le long terme. Le traitement des attaques de panique varie en fonction de la gravité et de la fréquence de leurs symptômes. La thérapie cognitivo-comportementale et émotionnelle (TCC) avec un psychologue ou psychothérapeute est un traitement sur le long terme ayant prouvé son efficacité pour traiter les crises d’angoisse. D’autres béquilles telles qu’un soutienmédicamenteux ou une thérapie de groupe, peuvent être mises en place pour accompagner les personnes en souffrance, face à leurs troubles anxieux. Voici les stratégies de traitement sur le moyen terme, les plus courantes pour les crises d’angoisse.

La thérapie cognitivo-comportementale et émotionnelle (TCC) pour traiter les crises d’angoisse

La thérapie cognitive, comportementale et émotionnelle, est une psychothérapie qui permets aux patients d’identifier les schémas de pensée (les cognitions) et les comportements négatifs qui favorisent leur anxiété, puis à les modifier par des cognitions et des comportements plus adaptés.

Exemple d’une séance en TCC pour traiter les crises d’angoisse

Une séance avec un psychologue spécialisé en thérapies cognitives, comportementales et émotionnelles, pour le traitement de crises d’angoisse pourrait correspondre à ce plan en 7 étapes :

  • Etape 1 : Évaluation :
    En première intention le psychologue en TCC va évaluer les symptômes, les éléments déclencheurs et le contexte historique du trouble anxieux de la personne. Le psychologue évaluera également l’impact de l’anxiété et des crises d’angoisse dans la vie quotidienne de la personne.

  • Etape 2 : Psychoéducation :
    Le thérapeute informe son patient sur les déclencheurs et le fonctionnement du stress et de l’anxiété, sur les facteurs de maintien (la façon dont ils affectent le corps et l’esprit) et sur les possibilités de traitement de ce trouble avec la TCC.

  • Etape 3 : Élaboration d’un programme thérapeutique :
    En coopération, le psychologue et la personne préparent un programme de traitement thérapeutique, pour gérer les crises d’angoisse et les symptômes. Ce programme thérapeutique peut comprendre des exercices de respiration et de relaxation, des techniques de restructuration cognitive, des entrainements de comportements d’affrontement progressifs et échelonnés, et des stratégies de gestion du stress.

  • Etape 4 : Exposition progressive :
    L’exposition progressive est couramment utilisée en thérapie cognitivo- comportementale et émotionnelle, pour accompagner les personnes à affronter leur anxiété et à la dépasser. Cette exposition est progressive, c’est-à-dire qu’au début du programme thérapeutique, la personne est exposée à des situations qui lui provoquent un peu d’anxiété, puis graduellement et progressivement, elle s’exposera à des situations qui sont plus anxiogènes pour elle. L’objectif de ce plan d’actions est que la personne apprenne à se faire confiance, prenne conscience de ses capacités internes à faire face aux situations qui l’angoissent, et qu’elle puisse développer de nouvelles compétences en gestion émotionnelle.

  • Etape 5 : Restructuration cognitive :
    La restructuration cognitive est l’étape durant laquelle le psychologue accompagne la personne à identifier ses pensées négatives et les croyances irrationnelles qui nourrissent l’anxiété. Ensuite, elles sont retravaillées et remises en question, jusqu’à leur remplacement par des pensées plus rationnelles et positives.

  • Etape 6 : Entraînement aux compétences psychosociales :

    Les personnes atteintes de troubles anxieux peuvent avoir des troubles de la confiance en Soi, de la gestion émotionnelle et / ou de la communication. A cette étape de la thérapie, le psychologue peut accompagner la personne dans le développement de ses compétences psychosociales et l’amélioration de ses relations interpersonnelles.

  • Etape 7 : Évaluation des progrès :
    Régulièrement, le psychologue évalue les progressions de la personne et réadapte le programme de traitement en conséquence.

    Bien sûr, chaque séance en thérapie cognitivo-comportementale et émotionnelle, est unique et personnalisée en fonction des besoins individuels de la personne. Le temps de cette thérapie varie donc selon l’intensité des symptômes et la réponse au traitement de la personne. La TCC s’est révélée être particulièrement efficace pour le traitement des crises d’angoisse et des phobies.

    Cette thérapie s’accompagne parfois d’un complément médicamenteux.

La médicamentation pour traiter les crises d’angoisse

antidepresseurs

Les antidépresseurs et les anxiolytiques sont des médicaments pouvant être prescrits par un médecin traitant ou un psychiatre. Ils ont pour fonction de réduire l’intensité de l’anxiété et peuvent également réduire la fréquence des attaques de panique. Ces médicaments jouent un rôle sur la régulation des déséquilibres chimiques dans le cerveau et contribuent ainsi à améliorer l’humeur et l’anxiété. On parle de « béquille » médicamenteuse, car la médicamentation seule n’est pas une solution qui permet le traitement sur le long terme des crises d’angoisse. Il s’agit simplement d’un coupde pouce page18image53692864. Il n’y a donc aucune culpabilité ni honte à avoir, concernant cette petite aide qui booste de la chimie du cerveau.

La thérapie en groupe pour traiter les crises d’angoisse

thérapie de groupe

La thérapie de groupe peut aussi être bénéfique pour les personnes souffrant de crises d’angoisse.

Les groupes de soutien thérapeutiques peuvent soutenir les personnes anxieuses. Ils leurs permettent de sortir de l’isolement dans un endroit sécurisant et ainsi de se sentir entourées, comprises et entendues par des personnes qui partagent des expériences similaires.

Ces thérapies en groupe peuvent proposer des conseils et des méthodes de gestion de l’anxiété.

Conclusion

Les crises d’angoisse peuvent être une expérience effrayante et décourageante, elles ont un fort impact dans la vie des personnes qui en souffrent car elles créent une peur anticipatoire qui stresse la personne en permanence. Elles sont néanmoins traitables, notamment par l’identification de leurs causes et la modification comportementale. Les thérapies cognitivo-comportementales sont un traitement particulièrement efficace pour ce trouble anxieux. Ce traitement peut être accompagné de médicamentations, d’une thérapie de groupe et de pratiques de relaxation pour favoriser la réduction des symptômes de l’anxiété et prévenir les risques de subir des crises d’angoisse. Certaines mesures préventives telles que la gestion du stress et des émotions, la pratique d’activités sportives et la respiration profonde, peuvent aussi améliorer la gestion quotidienne de ce trouble.

Si vous souffrez de troubles anxieux ou de crises d’angoisse, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé mentale pour obtenir de l’aide et du soutien.

Prenez soin de vous,

Salomé CAVERY
Psychologue Clinicienne & Psychothérapeute à Lyon et en Téléconsultations,

Thérapies cognitives, comportementales et émotionnelles

07 69 35 17 54

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