La dépression hivernale, gérer ce trouble affectif saisonnier (TAS)
Le SAD seasonal affective disorder
A l’approche de l’hiver, nombreuses sont les personnes qui ressentent une tristesse et une fatigue intenses. Cette humeur dépressive est constatée chez 1 français sur 5, chaque année au même moment. Lorsque les journées sont plus courtes, la nuit tombe plus tôt et que le jour se lève plus tard. Il s’agit d’une forme de trouble dépressif.
Dépression hivernale, trouble affectif saisonnier, TAS, dépression, SAD, qu’est-ce que c’est et comment les différencier ?
En premier lieu dans cet article, nous ferons un petit zoom sur les différentes définitions de ces troubles. Puis nous ferons un point sur la symptomatologie de la dépression hivernale. Enfin, nous porterons un intérêt sur les traitements de ce trouble affectif saisonnier (SAD).
La dépression hivernale qu’est-ce que c’est ?
Le trouble affectif saisonnier ou dépression saisonnière (TAS ou SAD)
Le trouble affectif saisonnier (TAS en français), est un trouble dépressif qui apparait à la même période chaque année. Il est parfois nommée SAD (de l’anglais) pour Seasonal Affective Disorder.
Il existe deux troubles affectifs saisonniers reconnus :
– le TAS hivernal (entre octobre et février)
– et le TAS estival (entre mars et octobre).
Au vu de la date d’aujourd’hui, nous allons plus particulièrement évoquer l’hivernal.
Tous deux ressemblent cliniquement à la dépression, comme nous le verrons dans la partie symptômes.
Ce trouble a un fort impact sur la qualité de vie des personnes, tant sur le plan relationnel, que sur la vie professionnelle.
Le trouble affectif saisonnier hivernal (TAS hivernal)
Également nommé TAS hivernal, la dépression hivernale se différencie de la dépression. Particulièrement par la période récurrente lors de laquelle il se manifeste : l’arrivée de l’hiver. En effet, le TAS commence à la fin du mois d’Octobre chaque année, lorsque les jours sont plus courts. Et il disparait progressivement vers fin Février, arrivée du printemps ou lorsque les jours se rallongent à nouveau. Un pic de symptômes dépressifs est constaté au mois de Décembre et en Janvier (considéré comme étant le plus déprimant).
Il est important que deux épisodes consécutifs soient constatés pour que le trouble affectif saisonnier hivernal soit diagnostiqué cliniquement. Les symptômes doivent être présents durant plus de deux semaines et l’état de déprime quasi permanent durant la période. Le TAS déclenche une gêne importante dans la vie quotidienne de la personne.
Les différences majeures du TAS hivernal et de la dépression sont :
- Une prise de poids caractérisée et expliquée par une appétence pour le sucre dans le TAS. Cette appétence n’est pas présente à d’autres périodes de l’année.
- Une hypersomnie et une somnolence dans le TAS (non présentes habituellement non plus).
Explications et causes de la dépression hivernale
Si aucun facteur précis n’est identifié à ce jour, il semblerait qu’il s’agisse d’un trouble circadien. C’est-à-dire lié à l’horloge biologique interne. Les changements dans l’alternance jour-nuit provoqueraient un dysfonctionnement neurobiologique. En effet, notre organisme est sensible à la lumière naturelle. Celle-ci joue un rôle majeur dans la régulation de nos cycles de sommeil et dans la sécrétion de certaines hormones. Ainsi, lorsque l’intensité et la durée de luminosité quotidienne baissent fortement, notre organisme peut en être affecté. C’est le cas d’une grande partie de la population. On parle d’une personne sur 10 dans le monde et d’un français sur 5. Les femmes sont plus touchées que les hommes par ce trouble. Il peut affecter également les enfants.
D’autres part, le pays et le lieu d’habitation interviennent dans la répartition géographique de ce trouble. Il a été constaté par des études scientifiques que les Lillois, sont plus nombreux à être affectés par un TAS que les Marseillais. C’est également le cas pour les pays scandinaves et le Canada par exemple.
C’est le Docteur Norman E. Rosenthal qui, en étudiant la luminothérapie, fait un lien entre l’état dépressif et la durée et l’intensité d’exposition à la lumière naturelle. La principale cause de la dépression hivernale serait donc physiologique et due à un manque de lumière naturelle par l’organisme.
Ce facteur neurobiologique (dysfonctionnement des rythmes circadiens) ne serait pas le seul a expliquer la dépression hivernale. Des facteurs psychologiques et des facteurs environnementaux joueraient également leur rôle. Ainsi, ce trouble affectif saisonnier serait le résultat de l’interactions de plusieurs composants.
Les symptômes du trouble affectif saisonnier hivernal SAD et différences avec la dépression
Les symptômes de la dépression (rappel)
Voici un bref rappel des symptômes de la dépression (pour en savoir plus cliquer ici) :
– Troubles de l’humeur : irritabilité accrue, sentiments de désespoir, tristesse intense,
– Anhédonie : pertes d’envie, de plaisir et de motivation pour les centres intérêts habituels (une perte de libido peut également être constatée),
– Fatigue chronique, avec ralentissements physique et psychique,
– Difficulté à se concentrer, à prendre des décisions, etc.,
– Repli sur soi et isolement (avec conséquences sociales et professionnelles),
– Troubles anxieux,
– Perte de l’estime de soi et dévalorisation,
– Risque suicidaire.
Les symptômes du SAD
Les symptômes du TAS hivernal sont les mêmes que ceux de la dépression puisqu’il s’agit d’un trouble dépressif. Voici les éléments symptomatiques spécifiques au TAS et qui permettent de différencier ces deux troubles :
Le TAS hivernal commence lorsque les jours commencent à raccourcir et s’atténue au printemps. La tristesse profonde ressentie dans le TAS s’intensifie particulièrement durant la soirée.
Contrairement à la dépression qui peut être à l’origine d’une perte ou une prise de poids, le TAS lui provoque une prise de poids. L’appétit augmente dans le TAS, avec une appétence prononcée pour le sucre (l’aliment sucré ou gras provoque un sentiment de réconfort).
Dans la dépression, des troubles du sommeil sont constatés, une hypersomnie ou au contraire des insomnies. Dans le Trouble Affectif Saisonnier hivernal, une forte augmentation de l’envie de dormir et un besoin de sommeil, sont bien plus prononcés qu’à l’accoutumé. On parle d’hypersomnie dépressogène et de somnolence au cours de la journée.
Comment soigner le SAD ?
Le SAD vous fait redouter certains mois à l’approche de la fin de l’année ? Pas de panique, qu’il s’agisse de solutions naturelles pour vous apaiser ou de traitements pour le soigner, des solutions existent. Différents traitements sont possibles pour traiter et soigner le TAS.
La luminothérapie pour soigner le SAD
Le traitement médical reconnu, simple et efficace pour soigner le SAD est la luminothérapie.
La luminothérapie est le traitement médical le plus utilisé puisque spécialisé pour ce trouble affectif saisonnier hivernal. Il consiste en une exposition à la lumière (sans infrarouges et ultraviolets) dans des cabines aménagées et pendant 30 à 60 minutes par jour. Cette exposition est limitée à 10 000 lux par jour et influence la production de Mélatonine notamment.
Il s’agit du traitement le plus connu et le plus étudié. Son efficacité est reconnue et les médecins constatent un très faible taux de rechute chez leurs patient.e.s durant l’hiver. Il peut se pratiquer en clinique, ou à domicile si vous vous procurez une lampe spécialisée.
La naturopathie et la phytothérapie pour lutter contre le SAD
Nous l’avons vu, notre rythme circadien est décalé avec la nuit qui tombe plus tôt. L’organisme peut être en manque de vitamines D en hiver (une des sources principales de vitamines D étant l’exposition au soleil et à ses UVB).
Certains compléments alimentaires peuvent ainsi être bénéfiques pour lutter contre votre SAD. Il est recommandé pendant cette période de consommer des vitamines D, mais aussi B9 et B12, car elles aident à renforcer votre système immunitaire.
D’autres compléments comme le Millepertuis, la Rhodiole-Safran et le curcuma sont des antidépresseurs naturels (pour des troubles dépressifs faibles à modérés dont le TAS). Ils sont délivrés en pharmacie sans ordonnance et efficaces.
Enfin, parlons peu, parlons alimentation saine. (Petit laïus sur l’alimentation saine et équilibrée ?).
- Certains aliments sont sources de vitamines D naturelles. C’est le cas de certains poissons, fromages, huiles, yaourts, champignons… et aussi les oeufs.
- Les vitamines B9 contribuent au bon fonctionnement des systèmes nerveux et immunitaires. Vous les retrouverez facilement dans les légumineuses, les plantes aromatiques ou encore les épinards.
- Les vitamines B12 jouent un rôle essentiel sur la production de mélatonine. (hormone impliquée dans la régulation du cycle circadien du sommeil). Elles sont également impliquées dans les circuits producteurs de cortisol (hormone responsable du stress). Elles se retrouvent essentiellement dans des aliments d’origines animales comme les viandes, les oeufs, les poissons, la volaille, etc. Pour les personnes suivant des régimes sans aliment d’origine animale, les compléments sont donc de bons alliés, en toute saison.
Une alimentation saine et équilibrée aide ainsi vos défenses naturelles et votre organisme à :
- Lutter contre le froid et les bactéries,
- Stimuler votre circuit neuronal de la récompense,
- Réguler le stress (production de cortisol),
- Bref c’est une bonne nouvelle pour vous, et une mauvaise pour votre SAD !
La psychothérapie pour traiter le SAD
Un suivi psychothérapeutique peut améliorer la compréhension des rouages et des mécanismes d’une dépression chronique. Cet accompagnement peut également permettre de mieux pouvoir en gérer les conséquences comportementales, cognitives et émotionnelles.
Les TCC thérapies cognitives, comportementales et émotionnelles sont scientifiquement reconnues efficaces pour traiter la dépression.
La médecine pour apaiser le SAD
Pour ceux.celles qui n’auraient pas la patience pour obtenir des résultats bénéfiques avec les méthodes naturelles citées précédemment, il existe la solution médicale.
Le médecin généraliste ou psychiatre peut prescrire un traitement antidépresseur pour apaiser les symptômes de votre SAD.
Maintenir une routine alimentaire et une activité physique stimule également votre cerveau de façon positive. Cela provoque naturellement la décharge de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine.
Pour conclure sur la dépression hivernale
Le diagnostic de dépression ou de TAS doit être posé par un.e professionnel.le de santé mentale. Il s’agit d’un trouble dépressif majeur, bien que saisonnier. Il est donc tout autant invalidant (au sens clinique) dans la vie quotidienne qu’une dépression. Il est donc important de le prendre réellement au sérieux.
Pas de panique, plusieurs traitements sont reconnus et efficaces pour en sortir !
Alors sortez vos écharpes, vos compléments, vos vitamines et prenez soin de vous !
